pourquoi les entreprises françaises n’ont plus le choix
Analyse et décryptage de la santé mentale au travail
La santé mentaleau travail a été désignée Grande Cause Nationale 2025, et pour cause : la France traverse une véritable crise systémique. Le Think Tank Terra Nova a publié un rapport majeur rappelant que la santé mentale au travail n’est plus un sujet périphérique : elle est devenue un enjeu stratégique pour les organisations, publiques comme privées.
Dans cet article, une lecture structurée de cette note afin de comprendre :
• pourquoi la situation est alarmante,
• comment le travail influence directement la santé psychique,
• quelles sont les obligations de l’employeur,
• et quels leviers activer pour agir réellement.
🔥 Une dégradation sans précédent de la santé mentale
Les chiffres publiés dans la note sont sans équivoque :
📉 Explosion de la détresse psychique
• Près d’un jeune sur quatre a déjà eu des pensées suicidaires
• 53 % des Français déclarent avoir connu un épisode de souffrance psychique dans l’année
• Les pensées suicidaires chez les jeunes femmes ont été multipliées par 3 en 10 ans
💸 Un coût économique gigantesque
Les maladies psychiques sont désormais :
• le 1er poste de dépenses de l’Assurance Maladie (23 milliards €/an)
• plus de 100 milliards €/an en comptant pertes de revenus et de bien-être
• responsables de 35 à 45 % de l’absentéisme
Ce phénomène n’est plus marginal : il est structurel.
🌍 Un problème mondial… mais une France particulièrement touchée
La santé mentale est devenue le premier problème de santé au monde, devant le cancer.
Mais la France affiche :
• la prévalence la plus élevée de syndromes dépressifs en Europe (11 % contre 6 % en moyenne),
• une explosion des arrêts maladie d’origine psychique,
• des entreprises moins bien équipées que leurs voisines européennes.
💡 Exemple : seuls 32 % des salariés français déclarent avoir été consultés sur le stress au travail, contre 62 % en Allemagne.
⚠️ Pourquoi les entreprises françaises accusent un retard ?
Pendant longtemps, les entreprises ont :
❌ minimisé les troubles psychiques (« c’est personnel »)
❌ manqué de données fiables
❌ privilégié des solutions individuelles (tickets-psy, hotlines)
❌ évité les sujets liés à l’organisation du travail
❌ ignoré les obligations CSE, QVCT, DUERP, CSSCT
Or, les facteurs organisationnels sont désormais solidement documentés comme prédicteurs majeurs du mal-être :
• charge mentale
• pression temporelle
• manque de reconnaissance
• conflits de valeurs
• intensité émotionnelle
• manque d’autonomie
• management toxique ou inefficace
🎯 L’entreprise n’a plus le choix : obligation légale et responsabilité organisationnelle
Le Code du travail (L4121-1) impose à l’employeur de protéger la santé physique et mentale des salariés. Cela implique :
✔ Identifier les risques (DUERP)
✔ Mettre en place des actions de prévention
✔ Adapter l’organisation
✔ Former, informer, consulter le CSE
✔ Prévenir les risques psychosociaux (RPS)
Pourtant,
• 36 % des salariés constatent l’absence totale de plan de prévention santé mentale dans leur entreprise
• moins de 40 % des DUERP intègrent réellement les RPS
• seules 17 % des salariés déclarent travailler dans un environnement « sain et respectueux »
🛠 Les leviers d’action identifiés
✔ Équiper les salariés
• prévention primaire (sur l’organisation)
• espaces de discussion
• actions QVCT concrètes
• conciliation vie pro/vie perso
• lutte contre les stéréotypes et les tabous
• formation à la santé mentale et aux RPS
✔ Soutenir les managers
Les managers sont à la fois exposés et déterminants.
Il faut les former à :
• l’écoute active
• la reconnaissance
• la régulation
• le dialogue professionnel
• la détection des signaux faibles
• les pratiques managériales soutenables
✔ Mobiliser les dirigeants
La transformation ne peut réussir que si elle est portée au plus haut niveau :
• organisation du travail soutenable
• politique QVCT réelle (pas cosmétique)
• diagnostic partagé
• dialogue social solide
• intégration des salariés fragilisés
• anticipation des crises
Pourquoi investir dans la santé mentale est rentable ?
Prévenir, c’est gagner. Terra Nova le rappelle clairement :
• 5 fois plus de salariés engagés dans les entreprises investies en QVCT
• +91 % de salariés en bonne santé
• réduction des arrêts longue durée (31 % des arrêts sont psychologiques)
• meilleur climat social
• attractivité renforcée (91 % des salariés en font un critère majeur de choix d’employeur)
🔚 Conclusion
La santé mentale au travail n’est plus un sujet « à part ».
C’est le cœur :
• de la performance,
• de la justice organisationnelle,
• de la responsabilité sociale,
• et de l’avenir des entreprises françaises.
Les organisations doivent agir non par contrainte, mais par conviction :
✨ Le travail peut redevenir un facteur de protection, d’épanouissement et d’équilibre.
👉 Proposition Ma Prev’ en Jeu
Accompagner votre structure à chaque étape :
• diagnostic RPS / REX
• accompagnement DUERP
• formation managers
• formation CSE / CSSCT
• ateliers QVCT
• prévention du burn-out
• jeux ludo-pédagogiques pour sensibiliser autrement
• mise en place de plans d’action concrets et mesurables
